18-12-2025
Carte grise : le prix du cheval fiscal en Corse à la hausse en 2026
Auteur : Mélanie
À la suite d'une première revalorisation marquée en 2025, le montant du cheval fiscal augmentera de nouveau en Corse au 1ᵉʳ janvier 2026, dans le cadre du budget 2026 adopté par l'Assemblée de Corse le 17 octobre 2025. Le tarif passera ainsi de 43 à 53 € par cheval fiscal (CV). L'île se rapproche désormais des régions les plus onéreuses, alors qu'elle proposait jusqu'en 2024 le prix de CV le plus bas de France. Cette hausse renchérit le coût de la carte grise pour les automobilistes corses, alors que le plafond prévu à l'article L421-42 du Code des impositions sur les biens et services est sur le point d'être revu à la hausse.
Cheval fiscal à 53 € en Corse à compter du 1ᵉʳ janvier 2026

Concrètement, la part régionale de la carte grise (case Y1 du certificat) – obtenue en multipliant la puissance fiscale du véhicule par le tarif unitaire du CV – progressera pour toutes les demandes d'immatriculation déposées à compter du 01/01/2026, qu'il s'agisse de véhicules neufs ou d'occasion.
Cette mesure est l'aboutissement des débats menés lors des sessions d'octobre 2025 de l'Assemblée de Corse, au cours desquels l'exécutif territorial a présenté cette hausse comme un levier indispensable pour redresser des finances régionales sous tension.
Le cheval fiscal corse double en 2 ans
La progression du tarif est particulièrement rapide. Jusqu'au 31/12/2024, la Corse appliquait un cheval fiscal à 27 €, soit le prix le plus bas de France depuis 2008.
Au 1ᵉʳ janvier 2025, ce montant a été porté à 43 €, ce qui représente une hausse d'environ 60 % pour les nouveaux titulaires de carte grise résidant sur l'île. L'objectif affiché était alors de générer près de 9 M€ de recettes supplémentaires pour financer les services publics régionaux. Dans le même temps, l'exonération de la taxe régionale pour les véhicules "dits-propres” (hybrides, GPL, Superéthanol E85) a été supprimée, et celle pour les véhicules 100 % électriques a suivi de peu, alignant progressivement ces motorisations, dites propres, sur le régime fiscal des véhicules thermiques.
À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, le passage de 43 à 53 € par CV représentera une augmentation de plus de 23 %. Entre 2024 et 2026, le tarif du cheval fiscal aura ainsi progressé de près de 96 %, soit un prix de la carte grise doublé. Pour les nouveaux propriétaires de véhicules – qu'ils soient thermiques ou électriques – la carte grise coûtera en effet deux fois plus cher qu'il y a deux ans.
Parallèlement, la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur a adopté, lors de sa délibération du 17 octobre 2025, une hausse de son tarif de 59 à 60 € à compter de 2026, atteignant ainsi le plafond légal actuellement en vigueur, également appliqué par la Bretagne, la Normandie, le Centre-Val de Loire, le Grand Est ou encore la Bourgogne-Franche-Comté depuis 2025.
La Corse, longtemps considérée comme la carte grise la moins chère de France, se situe désormais légèrement au-dessus de la moyenne nationale, évaluée récemment à un peu plus de 52 € par cheval fiscal.
Un levier fiscal stratégique pour l'Assemblée de Corse
Pour l'Assemblée de Corse, cette nouvelle hausse s'inscrit dans une stratégie de revalorisation des finances publiques régionales. Le passage à 53 € par CV doit générer environ 5 M€ de ressources supplémentaires chaque année pour la Collectivité de Corse en complément des recettes additionnelles de 9 M€ provenant de la hausse de 2025.
Ces montants absolument nécessaires permettront :
- d'assurer l'entretien et la modernisation du réseau routier ;
- de limiter l'impact des surcoûts d'infrastructures liés aux spécificités géographiques de la Corse ;
- de compenser l'augmentation générale des charges de fonctionnement.
Dans ce contexte de crise économique, la réflexion s'étend à tout le territoire. En effet, un amendement sénatorial portant sur le Projet de Loi de Finances pour 2026 (PLF 2026) proposait par exemple de modifier l'article L.421-42 du Code des impositions sur les biens et services, en transformant le plafond actuel de 60 € en plancher national et en portant le plafond maximal à 80 € par cheval fiscal. Cette réforme a dû être révisée à 70 € comme plafond maximal pour être finalement adoptée par les sénateurs et votée avec l'ensemble du PLF 2026 le 15/12/2025. Cependant, le texte doit encore être validé en Commission mixte paritaire le 19 décembre avant d'être promulgué officiellement.
Les collectivités régionales proches de l'ancien plafond à 60 €– comme la Corse ou la région Sud – disposeraient alors d'une marge supplémentaire pour relever leurs tarifs et augmenter leurs recettes.
Une facture nettement alourdie pour les automobilistes corses
Pour les usagers, l'impact est direct. Il devient donc particulièrement opportun, pour les résidents corses, de finaliser leurs démarches d'immatriculation avant l'entrée en vigueur du nouveau tarif au 1ᵉʳ janvier 2026. En effet, la taxe régionale Y1 reste due dans la majorité des opérations impliquant un changement de titulaire, même si plusieurs catégories de véhicules bénéficient encore d'allègements spécifiques :
- exonération totale pour les cyclomoteurs 50 cm³ ;
- réduction de 50 % pour les motos, les poids lourds de plus de 3,5 tonnes, certains véhicules de transport de personnes et les véhicules de plus de 10 ans.
- 4 CV × 53 € = 212 € de taxe régionale (hors redevance d'acheminement, taxe fixe et éventuel malus CO₂).
En 2025, cette même voiture supportait une taxe de :
- 4 CV × 43 € = 172 €.
Si le PLF 2026 visant à augmenter le plafond maximal à 70 € venait à aboutir, une hausse du prix du cheval fiscal serait très probable à moyen terme. À 70 € par CV, une voiture de 4 CV serait alors soumise à 280 € de taxe régionale, soit bien plus du double du montant acquitté en 2024. Dans ce scénario, le montant de la carte grise serait majeur pour les automobilistes corses, dans un contexte où les dépenses liées à l'automobile représentent un coût très important.
Actualités suivantes
-- --
-- --