17-10-2025

Malus écologique 2026 : barèmes, seuils CO₂, malus au poids et voitures concernées jusqu'en 2028


Auteur : Mélanie

Malus écologique CO₂ barème 2026 et plafond pour le calcul du prix carte grise

Le malus écologique automobile continue sa progression. Le projet de Loi de Finances (PLF) 2026, qui vient d'être présenté en Conseil des Ministres, confirme un durcissement du barème CO₂ et du malus au poids sur les 2 prochaines années, tout en clarifiant la fiscalité sur certains véhicules d'occasion. Seuils abaissés, plafonds records et nouveaux cas d'application : voici un décryptage des principales évolutions prévues entre 2026 et 2028.


Malus CO₂ 2026 : seuils abaissés et plafond record annoncé

En préambule, il est important de rappeler que les dispositions du malus écologique 2026 ont déjà été votées par le Parlement et sont appliquées depuis le 1er mars 2025. En effet, le PLF 2025 définit les barèmes du malus jusqu'en 2027.

Ainsi, dès le 1er janvier 2026, le seuil d'entrée du malus CO₂ passera à 108 g/km (norme WLTP), pour un premier palier à 50 €, tandis que le plafond maximal grimpera à 80 000 € pour les véhicules émettant un taux supérieur ou égal à 192 g de CO₂ /km.

Le seuil de déclenchement pour 2027 est, quant à lui, déjà fixé à 103 g/km et plafonné à 90 000 €.

Concrètement, cela signifie que de nombreux véhicules thermiques familiaux, aujourd'hui considérés comme "raisonnables”, seront désormais taxés. Des modèles tels que le Peugeot 3008 essence, le Renault Austral mild-hybrid ou encore le Volkswagen Tiguan verront leur malus augmenter sensiblement. En revanche, les hybrides rechargeables resteront exonérés s'ils respectent les seuils d'émission fixés.

Dispositions du malus pour 2028

Pour entériner sa politique de réduction des émissions de CO₂, le nouveau Gouvernement a présenté son projet de Loi de Finances 2026 et prévoit d'abaisser le seuil à 98 g/km en 2028, franchissant pour la 1ère fois la barre des 100 g/km. 

Parallèlement, le plafond atteindrait 100 000 € dès 188 g/km de CO₂ en 2028, soit une baisse continue de 2 g/km par an.
Une trajectoire claire, inscrite dans une stratégie environnementale nécessaire mais difficilement acceptable pour les professionnels de l'automobile qui demande le gel du barème du malus CO₂ actuel, la suppression du malus au poids appliqué seulement en France parmi les pays de l'UE, plus de transparence sur le malus occasion et la révision du barème de vétusté pour les véhicules importés.

Malus au poids 2026 : le seuil abaissé à 1 500 kg

Le malus au poids, instauré en 2022, se durcira également. À compter du 1er janvier 2026, le seuil d'application passera de 1 600 kg à 1 500 kg, avec maintien des abattements existants :
  • 100 kg pour les hybrides simples ;
  • 200 kg (dans la limite de 15 % du poids) pour les hybrides rechargeables ;
  • jusqu'à 600 kg pour les électriques non "éco-scorés" ;
  • Les véhicules électriques avec le score environnemental minimum resteront exonérés jusqu'à fin 2028.
Cette mesure vise à freiner la prolifération des SUV lourds et à inciter les constructeurs à concevoir des modèles plus sobres. Parmi les véhicules concernés : le Tesla Model Y Long Range (1 979 kg), le BMW iX3 (2 185 kg) ou le Mercedes GLC 300e, tandis que des citadines comme la Peugeot e-208 ou la Fiat 500e restent bien en dessous du seuil.

Malus et occasions : une application ciblée à partir de 2026

Contrairement à certaines rumeurs ou articles publiés récemment, le malus écologique ne s'appliquera pas à toutes les voitures d'occasion. Le texte précise qu'il sera exigible lors d'un changement de titulaire uniquement si le propriétaire du véhicule n'avait pas payé le malus en raison d'une exonération fiscale spéciale lors de sa première immatriculation du véhicule, réalisée en France après 2015 et dont les émissions ne dépassent pas 131 g/km.
Sont concernés par exemple :
Dans ces cas précis, le malus CO₂ et/ou au poids sera calculé selon le barème en vigueur l'année de la 1ère immatriculation. En revanche, un véhicule d'occasion déjà taxé lors de sa première mise en circulation ou situé sous les seuils ne sera pas concerné.

Exemples : un SUV essence acheté neuf via CMI puis revendu en 2026, ou une berline diplomatique réimmatriculée à titre privé, devront régler le malus. En revanche, une Peugeot 2008 essence de 2021 ou un véhicule importé déjà malussé lors de son arrivée en France n'auront rien à payer.

Barèmes du malus 2026 à 2028 : l'essentiel à retenir

AnnéeSeuil d'entrée (CO₂)Plafond maximal (€)Atteint dèsSeuil malus poidsExemples de véhicules neufs concernés
2026108 g/km80 000 €192 g/km
1 500 kg
Peugeot 3008 essence, Renault Austral, Tesla Model Y
2027103 g/km
90 000 €
190 g/km
1 500 kg
VW Tiguan, BMW X3 essence, Kia Sportage PHEV
202898 g/km
100 000 €188 g/km
1 500 kg (prévision)
Audi Q5, Mercedes GLC 300e, DS 7 hybride lourd

Avis d'expert : une ambition marquée pour un marché auto sous tension

Ces nouvelles grilles traduisent la volonté de l'État d'accélérer la transition énergétique du parc automobile, mais elles risquent aussi de pénaliser les ménages modestes et de freiner le marché du neuf. Avec un seuil d'entrée à 108 g/km, les modèles essence les plus sobres n'y échapperont plus.

Le marché de l'occasion récente devrait en revanche rester dynamique, notamment pour les véhicules déjà malusés ou faiblement émetteurs. À moyen terme, seuls les constructeurs auto, en capacité de produire des SUV plus légers, hybrides ou électriques abordables tireront leur épingle du jeu.

Enfin, cette évolution s'inscrit dans un contexte européen exigeant : les objectifs CAFE 2025 (Corporate Average Fuel Economy) imposent aux constructeurs de réduire drastiquement la moyenne d'émissions de leur flotte à 93,6 g/km, sous peine de lourdes pénalités financières. Le durcissement du malus français vient donc compléter la pression déjà exercée par Bruxelles sur l'industrie automobile.


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